Mes premiers "vrais" cols!
Mercredi matin, je me lève très tôt parce que je dois retrouver quatre cyclos à Aspet, lieu mythique qui est en prémisse des cols du Portet d'Aspet et de Mente. Inutile de vous dire que Nicolas nous avait préparé depuis plusieurs jours un parcours de "ouf" pour une première en montagne. Bon on ne doit faire que 92kms, dixit Nico avec 2200m de dénivelé. J'avoue que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas gravi un tel dénivelé. Rendez-vous pris à 7H30 à Aspet sur le parking du terrain de sport du village. Jean-Pierre, ami de Nicolas est le premier arrivé. Je le suis de peu, avant Nicolas et Jérôme qui ont fait voiture commune. Philippe complète le groupe très vite. Les premiers tours de roue sont prévus pour 8H et un échauffement nécessaire car la plus grosse bosse est prévue d'entrée : le col de Mente qui a été souvent le passage des cyclos des Tours de France.
Très vite, nous sommes prêts. Nous n'attendons plus que Philippe qui ne se souvient plus qu'il vient de regonfler ses pneus. Nous aurons déjà un comique dans la bande.
Très vite, je lance le départ, toujours impatient de commencer l'aventure. Mais je sais à l'avance que je vais être à la traîne à un moment donné. Il ne faut pas oublier que mes compagnons de route pourraient être mes enfants. Mais ils vont être sympas avec "papy"! On file à droite du camping et on va pouvoir voir les premiers sommets qui nous tendent les bras.
La neige est encore présente sur les sommets mais on ne la rencontrera jamais car elle est beaucoup plus haut que les sommets que nous allons franchir. Jean-Pierre et Jérôme vont très vite faire équipe en tête et dans la première montée, je vais me faire un peu décramponné. Et comme d'habitude, pas question pour moi de me mettre dans le rouge. Jérôme découvre les Pyrénées et il ne va pas être déçu!
Ouf, les cols sont ouverts mais on laisse sur la gauche la montée du Portet d'Aspet qui a été témoin il y a déjà bon nombre d'années, de la chute d'un champion olympique Casartelli qui a entraîné sa mort lors d'une étape d'un Tour de France. La région a érigé une stèle à son nom, et tous les ans une cyclosportive a été créée en souvenir de lui. Une montagnarde, bien sûr, partant de St Girons.
On ne vient de parcourir qu'une dizaine de kilomètres, le nécessaire pour un échauffement minimum. Mais très vite, la vraie bosse va être là, déjà au passage du village de Boutx. Philippe et Nicolas m'ont attendu un peu comme ils le feront à chaque intersection si je suis à la traîne! On redescend quelque temps avant d'attaquer le morceau dur. 11kms à gravir à 7% de moyenne. Et comme il y a quelques descentes, vous vous doutez que certaines pentes sont largement au delà de 7%!
Ma crainte de ne pas pouvoir passer mon petit plateau est très vite envolée, tout comme mon avancée en danseuse qui est monnaie courante pour moi. Je regrette de ne rouler qu'avec mon acier qui est mon mulet en hiver. Et c'est certainement pourquoi je vais le payer en fin de parcours.
Et très vite, je me retrouve tout seul, apercevant au loin Philippe qui monte au train car pour lui aussi c'est une première. En regardant en arrière, je m'aperçois que je m'élève très vite. Et là, nous n'avons pas les mêmes encouragements qu'en Ariège car aucun panneau indicateur n'est placé sur le bas côté pour nous signaler les kilomètres franchis. Je ne peux donc que me baser sur les kilomètres indiqués par mon compteur. Passage par le village de Bouxt où rien ne bouge. Quelques voitures descendent du col à petite vitesse, tout comme un camion chargé de troncs d'arbres. il vaut mieux que ses freins ne lâchent pas.
Et je profite de quelques lacets pour m'alimenter car il vaut mieux ne pas avoir de crampes dans cette bosse, sinon, c'est l'arrêt car cette montée ne pardonne pas. Ah, le seul panneau que je rencontre lors de ma montée, c'est celui qui m'indique je suis à trois kilomètres du col. Et ça, c'est tout de même encourageant. Mais j'aurai aimé avoir mon carbone! Nicolas nous a quitté depuis un bon moment pour rejoindre Jean-Pierre et Jérôme, ses potes du club de Seysses.
Et oui, ils sont déjà en haut depuis un bon moment mais qu'importe on les retrouvera! Et voilà-t-il pas qu'ils reçoivent une bonne averse au sommet. Résultat ils descendent vers St Béat car ils ont froid. Nous, Philippe et moi, nous avons ressenti quelques gouttes sur notre visage en montant mais rien d'affolant. Résultat on est un peu en colère car ils ne nous ont pas attendu. Bref, on aura peut-être une explication plus tard si on les retrouve!
Et nous, pendant ce temps, on continue à monter, apercevant au loin les différents virages que nous avions passés. Donc personne en haut, reste plus qu'à descendre. Comme c'est le premier col, nous faisons pas vraiment de pause.
Ah si, Philippe prend le cliché habituel de son bike en haut du col avant que l'on plonge dans la vallée avec pas mal de virages et une pente beaucoup plus soutenue. Bref, on ne peut pas encore vraiment se lâcher mais j'arrive tout de même à un moment atteindre les 61kms/h. Mais il y a mieux. Je fais un break au début de la descente pour photographier cette plongée que nous faisons et la vue sur St Béat. Et là, les freins doivent être solides.
8kms plus bas, nous arrivons à St Béat pour passer dans le village, afin d'éviter la circulation de la route qui vient d'Espagne. Et pas trace de nos compagnons. Tant pis, on continue et Philippe connaît le parcours puisque nous nous dirigeons vers la montée du col des Ares. Un col que je connais bien car je l'avais escaladé avec Philippe dans le passé.
Philippe passe avant de monter le deuxième col, un message à Nicolas pour lui préciser où nous sommes. Pas de bol, il est sur répondeur. Peu importe on continue, tout en râlant car ce n'est pas ce que nous avions prévu comme façon de sortie en commun. Tiens, le panneau d'usage pour la montée.
Vue sur la vallée à la traversée du dernier village avant le col. Un arrêt avant, pour des travaux. On est prudent et on attend le feu orange. Je suis resté sur le plateau moyen car les pourcentages ne sont pas aussi importants que dans la montée du col de Mente.
Enfin la pancarte d'usage pour la signalisation du col à trois kilomètres. Le village en contre bas est très vite tout petit. C'est là qu'on se rencontre que l'on progresse dans la montée.
En définitif, les trois fugitifs sont déjà en haut quand nous arrivons. Entre temps, ils s'étaient fait leur petite "selfie"! Lol! Bref, ils viennent à ma rencontre quand Philippe les a rejoint au sommet. Bien sûr, ils ont ma question d'usage ; "pourquoi vous ne nous avez pas attendu en haut du col de mente". Bref, ils nous précisent qu'il pleuvait une fois en haut, et avaient peur de prendre froid, donc ils ont préféré rejoindre la vallée.
Nous faisons un break à ce sommet sachant qu'il ne faudrait pas trop traîner toutefois pour éviter de se refroidir. Le soleil commence à sortir mais ce n'est pas encore la grosse chaleur car nous sommes abrités. Philippe a pris son cliché d'usage comme à chaque sommet.
Donc très vite, nous allons plonger vers la vallée. Moi, je me lâche au maximum car la route est facile. Nicolas descend comme d'habitude très prudemment. Je me demande tous les combien de kilomètres, ils doit changer ses freins! Lol!
Au premier croisement, toute l'équipe fait un break en attendant Nicolas qui descend prudemment comme d'habitude. Philippe nous précise que Nicolas veut aller chercher plus haut la montée du col de Larrieu par le côté le plus dur. Comme quoi, Nicolas ne nous épargne pas pour une première sortie. La déviation vers Arbon sera déjà une belle surprise car si la montée n'est pas trop longue, elle atteint à un moment les 19%.
A un moment même je suis obligé de mettre pied à terre car j'ai omis de passer mon petit plateau et vers la fin de la bosse, je ne suis pas épargné. Dans le village Philippe et Nicolas m'attendent et on continue à traverser des villages pour être dans le bon sens.
Et après cette déviation, on retrouve une belle descente. J'évite d'être derrière Nicolas car il est toujours accroupi sur ses freins. A certains villages ou intersection, Jean-Pierre et Jérôme nous attendent ne connaissant pas véritablement la route et surtout qu'à chaque fois, ils voient la direction d'Aspet.
On est dans la vallée et on est loin d'imaginer que les quinze derniers kilomètres seraient terribles. Je me rends compte qu'on prend la route que j'avais prise en voiture le matin. Mais nous quittons plusieurs fois, la route qui voudrait nous ramener directement à Aspet.
Philippe qui sait que je commence à faiblir sérieusement car depuis la vallée, j'ai les cuisses qui me brûlent, m'attend plus ou moins, surtout à chaque intersection. Mais dès qu'on attaque la vraie montée du col de Larrieu qui sera le côté le plus dur, Nicolas nous abandonne pour rejoindre ses potes. Et moi, je suis même obligé de m'arrêter pour boire car je suis mort! Et pourtant nous ne sommes plus qu'à 10 kilomètres du but final. Et on n'en voit jamais la fin. Terrible pour moi. Comme quoi, c'est bien le col de trop pour une première!
Ca y est, je vois le sommet et la délivrance pour moi. Philippe aura pris son cliché d'usage!
Il ne nous reste plus qu'à plonger sur Aspet sur quatre kilomètres.
Une belle sortie mai très dure sur la fin, tout au moins pour moi. Les bosses auront un peu eu raison de mes forces.
92kms pour 2200m de dénivelé. Peut-être pas mal pour une première!
Nicolas nous offre des bières qu'il avait mises précieusement au frais. On mange quelque peu après cet effort et on se change car la chaleur a commencé son travail de sape sur nos corps.
Belle sortie Nicolas et merci pour l'organisation. A refaire mais peut-être en Ariège.
C'était une belle première même si tu m'as tué! Lol!